Je viens de terminer un ouvrage qui m’a particulièrement impressionnée. J’avais dû le lire il y a 25 ans environ (quand je l’avais acheté), mais, à part qu’il était d’un excellent auteur, j’avais tout oublié. Il s’agit de La femme au temps des cathédrales de Régine Pernoud, une spécialiste exceptionnelle du Moyen Age.
Ce que je lui trouve de si bien? La culture large et vaste de son auteur, ses jugements ou avis pondérés, sa mise en valeur d’une période si souvent décriée, et des personnes dont elle parle, son merveilleux bon sens, notamment.
La thèse de Régine Pernoud est que la situation de la femme dans la société a connu, en France et dans l’Occident chrétien, entre les Xème et XIIIème siècles, en gros, une période de « gloire »: la femme était maître de ses actes comme de ses biens, reconnue comme une personne de droit à part entière. Ce qui nous semble si évident aujourd’hui en Occident est pourtant le fruit d’une reconquête qu’ont dû faire les femmes aux XIXème et XXème siècles, parce que les siècles qui suivent cette époque de gloire ont, au contraire, ravalé la femme à un être inférieur, le sommet étant, dans nos contrées, la position de la femme dans le code Napoléon, héritier conscient et volontaire du droit romain. Vous me suivez toujours?
C’est, et on l’oublie souvent, le christianisme qui a affirmé l’égalité des personnes, sans distinction de race, de religion, de sexe ou de condition sociale, bouleversant ainsi complètement (et d’une manière que nous avons aujourd’hui bien du mal à imaginer) l’ordre établi par Rome et son empire, après une succession d’autres empires.
Cet « âge d’or » de la femme est aussi un épanouissement dû à la chrétienté, dont le développement lui-même a été, cela fait partie de la démonstration, le fait de nombreuses femmes et d’épouses à travers les siècles.
En un mot comme en cent, je vous invite à (re)découvrir ce formidable ouvrage (paru en 1980), pour remettre bien des idées en place!